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SENTIERS |
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J'ai longtemps cheminé sur les chemins faciles, |
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Ceux qui suivent le fleuve, là-bas, |
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Tout en bas, dans la plaine. |
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Les enfants m'ont accompagnée |
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De leurs cris joyeux ou moqueurs. |
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J'ai regardé, dans les rizières, |
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Les femmes, dos courbé, pieds nus et sans visage, |
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Ecrasées sous leurs grands chapeaux. |
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Maintenant, solitaire, j'ai gravi les sentiers, |
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M'arrêtant pour suivre la chute |
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Des cailloux roulant sous mes pieds. |
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Plus aucun chant d'oiseau, |
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Pour seul bruit, que le vent, |
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Et le cri déchirant de quelque oiseau de proie. |
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La montée se fait rude mais j'aperçois enfin |
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La grotte où se tient, m'a-t-on dit, l'homme sage, |
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L'ermite qui dialogue avec léternité. |
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Amoureux du silence, ses paroles sont rares, |
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mais précieuses comme les rubis. |