Archives mensuelles : juin 2017

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Couverture de l’album ENTRE

 

Préface

On entre dans un texte de Valéry Meynadier comme on entre dans la mer. Au début avec prudence, émoi, étonnement. Puis on se laisse saisir, on trouve son souffle, on prend plaisir, une fluidité commence à nous enrober. Un peu plus tard on se surprend à se laisser flotter dans les bras d’une houle vigoureuse et voluptueuse à la fois. Enfin on fait corps, on est la masse de la vague, liquéfiée tout autant qu’aérienne en ce lieu où la mer et le ciel ne font plus qu’un : on entre alors dans le mystère de l’épaisseur des êtres, corps et âmes confondus.

Il fallait à côté d’un tel texte un élan poétique à hauteur de l’engagement suscité. Il fallait qu’on puisse chercher, haleter, se perdre, puis enfin être pris et succomber dans une aire d’accueil, de quête, et d’ouverture. Les encres de Marie-Lydie Joffre nous amènent encore plus loin. Chaque esquisse nous attire vers un arrière-plan intimiste qui pousse notre subjectivité à se saisir de l’histoire, qui devient notre histoire. N’avons-nous pas chacun un drame, une énigme, où nous avons sombré un jour, et qui a structuré pour longtemps les abîmes de notre mémoire ? Ces lignes et ces formes graciles, mouvantes, vivantes, plongent dans l’antre de la chair et nous convoquent vers des sombres profondeurs d’où on espère la lumière. Et celle-ci ne cesse de sourdre des 4 coins de l’horizon, elle nous entoure, elle n’a jamais cessé d’être là, même au plus noir de nos épreuves. A leur manière Valéry et Marie-Lydie tissent ensemble un conte de la Rédemption.

Pascale Amara, Sept 2011, place Denfert-Rochereau, Paris

 

Couverture de l’album ENTRE : Encre de Marie-Lydie Joffre.

Liquidambar, arbre croqué sur le vif  au Jardin des Plantes de Montpellier