La mer se grise de gris

Reflets sur la mer, plage des Aresquiers
Jeudi 18 août 2005

6 heures 55

Arrivée plage des Aresquiers
par un temps « marinas »
le vent souffle de la mer
tout est grisaille
mais la mer n’est pas démontée

ciel pâle de nuages tendres
posé sur l’horizon un voile de brume
galonné de tracés rose et jaune

le soleil dissimulé dans la brume
envoie du rose abricot moutonner
dans les nuées grises
deux mouettes se poursuivent dans les nuages

la mer a des luisances d’étain
la brume du soleil poudroie rose pastel
humide le souffle du vent
ciel en féerie de nuages illuminés

7 heures 8

la boule rouge
à demi nette dans l’estompe rose
la chauffe de vapeur
monte la boule dans la brume
puis se fait arrêter par un nuage dense

elle en émerge en feu en larguant
une zébrure de cuivre ruisselante
sur la mer juste à mes pieds
une strie argentée sur l’horizon
et un abondant reflet sur les eaux

7 heures 15

la crête de l’écume se veloute
la strie argentée se dore
sous l’insoutenable clarté solaire
j’ai froid d’humidité
le soleil à l’ombre d’une branche de nues
éclaire d’orangé la vaporeuse brume

le reflet chauffe l’argenture des flots
puis la refroidit
profond est le soleil d’eau
enfoui dans le sable du rivage
les dernières nues s’atténuent
sous robe diaphane

ciel partagé
sur l’horizon voile de vapeur tremblée
au-dessus épais rideau ardoise
soleil en rapide ascension

tout se couvre
le soleil vient d’être avalé par le rideau

la mer privée de reflets se teinte bleuâtre
lumière tamisée sourd du soleil éclipsé
le sable est blond grisâtre
je frissonne au vent
j’ai les mains mouillées
valse une nuée de mouettes
puis se pose sur le sable

7 heures 40

plus de soleil visible depuis un moment
que douceur de ciel et d’eau
mouettes noires et mouettes blanches
picorent dans le sable
comme c’est bizarre
elles ressemblent à des pigeons !
décollent à mon arrivée
se posent plus loin

la mer est pleine et plate et tendre
le soleil intérieur diffuse des rayons fumée
dans la buée rose de gris de brume
gris tourterelle est la mer
à l’endroit du reflet invisible

s’envolent les mouettes je les ai dérangées
envol vers la mer retour vers la plage
retour preste à la mer
en un claquement de voile au vent
juste par-dessus ma tête

je suis dans du coton
gris gorge de pigeon

la plage est déserte
seules rencontres depuis l’arrivée
un pêcheur pêchant
un groupe d’adolescents gantés
munis de grands sacs plastique
pour le ramassage
des détritus sur la plage
plus loin un jogger…

7 heures 53

des chants d’oiseaux retentissent
le jour s’éclaire
mais le ciel à l’unisson de gris persiste
serait-ce des cigales que j’entends dans les dunes ?
bizarres mes sensations dans les brumes !

la mer claque de clameurs
oyats et dunes grises se figent de blanc
gris graphite le sable de la grève
la brume se grise de bleu

8 heures 8

une barque au lustre de gondole
fend la mer en direction de l’est
la mer est un instant toute lisse de rutilance
sous une timide trouée blanchie de soleil

une vedette se dirige à l’ouest à toute écume
s’arrête net
blême sur mer métallisée
hésite à la manœuvre
pivote avant de s’immobiliser
les deux hommes à bord surgissent
avec des cannes pour pêcher

une barque noire trace l’horizon à toute vitesse

Jeudi 18 août 2005, marche sur la plage des Aresquiers. (Frontignan – Vic la Gardiole, Hérault, France)

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